#4 – Ahmed Sylla, en “SPACE”​ sur Twitter suite à un #BadBuzz ?

Twitter. Le réseau social le plus impitoyable, dit-on.

Particulièrement intransigeant , il est parfois compliqué de trouver un écho et de porter sa voix face au déferlement des twittos. Un tweet maladroit ou un peu trop audacieux, et votre communauté se transforme en auditoire.

Alors, comment affronter un badbuzz sur Twitter ? Pour une personnalité publique, c’est la hantise de se retrouver en #TopTweet, et d’être #DANSLASAUCE. 💥

La semaine dernière, c’est Ahmed Sylla qui en a fait les frais. Vous l’avez surement vu passer, mais vous ne l’avez pas tous compris.

➡️ On décrypte ensemble ce qui s’est passé dimanche dernier. ✊

1️⃣ Sur Twitter, Ahmed Sylla décide d’interpeler Maëva Ghennam, personnalité de TV-Réalité, sur son utilisation abusive de la chirurgie esthétique.

Toutefois, la réponse de ses followers n’est pas celle attendue. Ils pointe du doigt son engagement à ce sujet, et à contrario, sa non-implication sur ceux en lien avec sa propre communauté. Un vrai paradoxe pour les twittos qui crée le malaise.

2️⃣ A travers ses sketchs, #AhmedSylla a pendant longtemps été accusé de véhiculer des clichés qui tournent en dérision la communauté noire sur des chaînes de grand audimat. Depuis, une scission a été créée à cause de ses sketchs, notamment celui sur l’esclavage avec Jeremy Ferrari.

D’un simple tweet légitime, s’est révélé un malaise profond sur son identité et son lien avec sa communauté. Pire encore, en réaction aux critiques, il a décidé d’entrer en « clash » avec deux de ses twittos. Ou comment semer la division en trois tweets.

Le bad buzz est sans appel. Et comme nous dirait Olivia Pope (😉) , en gestion de crise, il faut savoir intervenir rapidement.

Quelqe

▶️ Pour cela, le rendez-vous dimanche 5/09 sur le “Space” de Twitter, avec un hôte et différents intervenants, pouvant parler librement sur le live audiophonique.

Le format “Space” a été adopté par Twitter dans la dynamique du succès de Club House pendant le confinement. Régulièrement sur Twitter, vous pouvez rejoindre ces espaces de discussions audiophoniques avec des Twittos. Pendant longtemps, les lives audiovisuels étaient les nouvelles plateformes d’interactions. Ce nouveau format a pu permettre de faire interagir l’hôte animateur, l’intervenant principal et de faire “monter” une tierce personne.

Ahmed Sylla, lui, a joué le jeu pendant 3 heures. 30 000 followers sont en rendez-vous avec une vingtaine de personnalités certifiées : médiatiques, journalistes, militants, rappeurs, et sportifs, label de musiques et chaines de TV. Parmi eux, Remy Buisine Rokhaya Diallo Sihame Assbague Fif Tobossi , Wati-B, Brut ou M6. Rarement un “space” n’a regroupé autant de personnalités.

On voit que le débat était attendu et que des réponses devaient être apportées.

Prise de parole : Pour sa défense, Ahmed Sylla a présenté son parcours de vie, ses origines et ses influences. Il est également revenu sur certains de ses tords en s’excusant sur ce qui a été mal fait dans le passé. Méa Culpa pour le sketch sur l’esclavage.

Connaître son histoire pour toute personne issue de l’immigration. Elémentaire pour notre construction identitaire. Alors à la question “qu’est-ce “qu’être noir en France ? ” il admet en réalité avoir peu d’éléments de réponse et apparait très vite en décalage avec son auditoire. Esclavage, rascisme, discriminations, violences policières…Ahmed Sylla apparait peu informé sur ces thématiques. Face aux contradictions, il admet ne pas avoir conscience de ce qu’il véhiculait, ne pas vouloir faire de politique ou s’engager sur des thématiques sur lesquelles il ne s’est pas documenté.

Pour autant, certains intervenants soulignaient l’importance d’analyser le contexte sociétal dans lequel chaque humoriste évoluait. Peut-on rire sur les noirs auprès d’un auditoire blanc ? L’humour doit-il déconstruire les clichés, ou continuer à les véhiculer ?

Sur la forme, la démarche est positive dans la volonté de renouer le dialogue après l’avoir court-circuité. Il a tenu l’exercice pendant 3 heures et a répondu à tous les intervenants.

Sur le fond, les arguments apportés ont trop peu convaincus, l’audimat lui reprochant ne pas être aller assez loin dans ses positionnements. Inconcevable d’avoir peu de culture sur un sujet aussi important. Une des intervenantes, Myriam, 21 ans, s’est démarquée par un discours poignant, où elle a pu expliquer que, elle, à contrario, était très renseignée sur ces problématiques.

Le hashtag #AhmedSylla a atteint prêt de 90k interactions ce soir-là.

➡️ Trop souvent, de nombreuses personnalités publiques, qu’elles soient sportives, humoristiques, musicales, utilisent l’argument : “je ne savais pas”, “je n’avais pas conscience”.

En communication, dès lors qu’on prend la parole, il y a parfois un décalage entre le message envoyé et le message reçu. Qui parle ? D’où parle-t-il, comment et à qui ? En fonction de l’identité, de la culture, ou du positionnement des individus, la perception du message est alors différente. C’est ce décalage qui peut provoquer une incompréhension.

Par manque de maîtrise des éléments de langages adéquats, ces personnalités publiques provoquent des « bad buzz » à cause de propos déplacés, d’une blague maladroite, d’un sketch, d’une vidéo devenue vite virale.

A mon sens, il y a un gros problème de conscientisation auprès des footballeurs, acteurs, humoristes sur les thématiques liées au racisme, aux discriminations, aux inégalités sociales… où peu maîtrisent le poids des mots et des problématiques sociétales.

Blackfaces, imitation d’accents douteuses, véhiculation de stéréotypes… On se souvient tous d’exemples de personnalités au profil parfois lisse, se retrouvant dans des affaires qui ont ternit leur réputation. Dans cette dynamique, les dégats réputationnels causés sont parfois longs à réparer et les conséquences peuvent être grave : perte de contrat, de relations et de crédibilité.

Alors, parfois je me pose la question, il existe des formations pour les personnalités publiques de conscientisation ? Une initiation au bad buzz ? Doit-on démocratiser le média-training ?

🔸 Et vous, avez-vous été présent ? Qu’en avez-vous penser ?

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